La mise en marché des produits issus de l’agriculture urbaine

Cette étude sur le potentiel de commercialisation des produits issus de l’agriculture urbaine auprès des restaurants et épiceries indépendantes de Montréal s’intègre dans un objectif de documentation sur les circuits de commercialisation en agriculture urbaine. Elle vient rejoindre 4 autres études du Laboratoire sur l’agriculture urbaine sur le sujet.

Cette étude montre que la majorité des commerces enquêtés ont un intérêt pour les produits locaux, qui se traduit jusque dans leurs choix d’approvisionnement pour les produits alimentaires. Une majorité des commerces enquêtes ont une vision positive de l’agriculture urbaine.

Un marché différencié selon les filières agricoles urbaines

Grâce au modèle d’estimation de la taille du marché, il a été mis en évidence que les légumes, les légumes feuilles cultivés en intérieur et les champignons sont les produits offrant le plus large potentiel de vente auprès des restaurants et des épiceries de quartier de Montréal.

En tout, ce sont entre 148 et 362 tonnes de produits issues de l’agriculture urbaine qui pourraient potentiellement être servies annuellement par les restaurants montréalais. En valeur, cela représente un marché de 2,9 à 6,3 millions $ par an dont plus de la moitié provient des fermes urbaines produisant des champignons et 30% des légumes feuilles. En ce qui concerne les épiceries de quartier, on estime le volume potentiel de produits vendus entre 167 et 590 tonnes. En valeur, cela représente un marché annuel de 1,5 $ à 6,0 millions $. Pour les épiceries ce sont les fruits et légumes qui représentent 50% des ventes potentielles pour les fermes urbaines, suivi par les légumes feuilles.

Regroupement de producteurs urbains

L’étude a permis également d’évaluer la pertinence de la création d’un regroupement de mise en marché pour les produits de l’agriculture urbaine. Dans le cas des restaurants, la création d’un regroupement de producteurs et producteurs urbains ne semble pas présenter de véritables avantages logistiques, si ce n’est l’approvisionnement en produits locaux et le développement de l’image des restaurants. Par contre, dans le cas des épiceries de quartier, un tel regroupement semble répondre à davantage d’enjeux, notamment pour la gestion des livraisons (minimum de commande, livraison, facturation, frais de livraison, etc.).

Cette étude s’inscrit plus largement dans un projet de regroupement de producteurs et productrices agricoles urbains à Montréal porté par le Laboratoire sur l’agriculture urbaine (AU/LAB). Depuis quelques années, AU/LAB réalise des activités de concertation avec des entreprises agricoles urbaines de Montréal afin d’explorer la mutualisation de plusieurs services de mise en marché. Les données recueillies permettent à l’équipe de AU/LAB un meilleur accompagnement pour la mise en marché et le marketing des produits issus de l’agriculture urbaine. La mise en marché en circuits courts peut en effet s’avérer complexe, notamment dans un secteur récent, tel que celui de l’agriculture urbaine.

Pour consulter l’étude

Rysermans-Brenner, C., A. Cohen et E. Duchemin (2023). Étude du potentiel de commercialisation des produits issus de l’agriculture urbaine auprès des restaurants et épiceries indépendantes de Montréal. Laboratoire sur l’agriculture urbaine. 47 p.

Autres études pertinentes

  • Cohen, A., V. Ferland et E. Duchemin, (2022). Étude de consommation : un premier aperçu des usages et attitudes de la population québécoise envers les produits de fermes urbaines. Laboratoire sur l’agriculture urbaine / Carrefour de recherche, d’expertise et de transfert en agriculture urbaine du Québec. 42 p. [En ligne] URL : https://bit.ly/3AeZeYd
  • Dupéré-Poundja, M., A. Cohen et E. Duchemin, 2022, Étude de marché d’une ferme aquaponique de proximité : regard citoyen. Cas du projet de YAM dans l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve à Montréal, 29p. [En ligne] URL : https://bit.ly/3pdSnYS
  • Dupéré-Poundja, M., A. Cohen et E. Duchemin, 2022, Étude de marché d’une ferme aquaponique de proximité : regard des commerces. Cas du projet de YAM dans l’arrondissement Mercier-HochelagaMaisonneuve à Montréal, 22p. [En ligne] URL : https://bit.ly/3QmOhcW
  • Rodier, F. et Chicoine, M. (2021). Étude de faisabilité de la mise en place d’un terme valorisant « agriculture urbaine » pour favoriser la distinction et le développement des produits du Québec. Observatoire de la consommation responsable. GreenUXlab / Laboratoire sur l’agriculture urbaine / Carrefour de recherche, d’expertise et de transfert en agriculture urbaine du Québec. [En ligne] URL : https://bit.ly/3kkwJmP

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