Fiche économique : champignonnières urbaines

Le Carrefour de recherche, d’expertise et de transfert en agriculture urbaine vient de rendre disponible une fiche économique sur la production de champignons en ville. Comme les autres publication de cette collection sur des données économiques des producteurs urbains, cette fiche présente aussi des études de cas et différentes clefs pour le démarrage et l’opération d’une champignonnière urbaine.

La production de champignons en milieu urbain est un phénomène nouveau qui a pris son essor il y a moins de 10 ans. Depuis 2013, nous avons recensé 5 entreprises établies au Québec en milieu urbain. Ces entreprises s’inscrivent dans le secteur plus large des champignonnières de spécialité, qui produisaient en 2017 seulement 2 % de la production de champignons au Canada, soit 2 406 tonnes de champignons. Alors que le recensement de Statistique Canada de 2016 estime qu’il y a 305 champignonnières de culture au Canada, il y a une tendance à la hausse de la proportion des producteurs de champignons de spécialité débutant au tournant des années 2000.

Au Québec la production de champignon de culture est faible comparée à l’Ontario et la Colombie britannique qui produisent à elles seules 92% des quantités produites par le Canada. Alors que la superficie de culture au Québec représentait 1,6 ha en 2014, elle est réduite à 0,5 ha en 2017.  Il y a peu de champignonnière d’Agaricus au Québec, mais 24 champignonnières de spécialité sont enregistrées au MAPAQ. Ceci laisse à penser que l’émergence de 5 champignonnières urbaine depuis 2013 constitue un renouveau du secteur qui se rapproche des consommateurs, tout en s’inscrivant dans le développement de systèmes en économie circulaire (récupération de matière urbaine pour les substrats et utilisation des déchets de production pour amender des potagers).

Bien que les champignons de spécialité peuvent être produits en champs, sous couvert forestier ou en milieu fermé, les champignonnières urbaines produisent uniquement en milieu fermé, et en contenant (chaudières disposées en colonne, sacs suspendus, blocs de mycélium ou trousse de culture) plutôt qu’en lit de culture. En milieu fermé les chambres de culture permettent de contrôler les conditions climatiques, ce qui a l’avantage de permettre un rendement plus élevé et constant. Toutefois il est essentiel d’investir dans des équipements pour réguler la température, l’humidité, le taux de dioxyde de carbone et pour éviter la contamination par des agents pathogènes. Cet investissement de départ bien plus onéreux que pour les productions à l’extérieur s’accompagne d’une implantation plus longue et plus complexe de l’entreprise.

 

Pour consulter la fiche :  Fiche Économique : champignonnières urbaines

 

Cette fiche, comme les autres de cette collection, a été rendue possible grâce à la générosité des porteurs de projets qui ont pris le temps de répondre à nos questions, à nous présenter leur entreprise et leurs méthodes de production.  Nous tenons à remercier Dominique Lynch-Gauthier (Blanc de Gris), Grégoire Bleu (UpCycle), Quentin Declerck (Le champignon de Bruxelles) et Michaël Loyer (400 pieds de champignons) d’avoir pris le temps de discuter avec nous pour la présentation de leur projet dans les études de cas.

Nous tenons aussi à remercier les entreprises qui ont partagé leurs données économiques afin de nous permettre de réaliser des indicateurs de coût d’installation, de coût d’opération et de revenus des champignonnières urbaines.

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