Retour sur le Forum sur les fermes en intérieur au Québec : un événement qui a su rassembler praticiens et chercheurs

Retour sur le Forum sur les fermes en intérieur au Québec : un événement qui a su rassembler praticiens et chercheurs

Le mercredi 22 novembre dernier avait lieu un premier Forum sur les fermes en intérieur au Québec, organisé par le Laboratoire sur l’agriculture urbaine. L’événement a permis de réunir environ 75 participants et participantes autour du développement des fermes en intérieur au Québec, dans toutes leurs diversités, allant de la production en hydroponie, la production d’insecte, de poissons ou encore de champignons.

En matinée Éric Duchemin a fait un état du développement des entreprises agricoles en intérieur au Québec et dans le monde. Il a comparé le développement de cette filière au Québec avec celui du Canada, des États-Unis et d’autres régions du Monde. Le Québec est dans le mouvement particulièrement avec des projets à échelle humaines et surtout avec une large diversité, allant de la production de verdurette (Aquaverti), de fraises (Fermes D’hiver, Ferme Gush), de micropousses (Pousse-Menu, ÔPlant, etc.), de champignons (Blanc de Gris, Full Pin, Les 400 pieds de Champignon, La botte, Ôchampignon), de poissons (Opercule), d’insectes (TriCycle, Entosystem), le tout en conteneurs, dans des bâtiments ou encore en serre sur toit.

Martine Dorais a enchainé avec les besoins en recherche dans le domaine. Elle a souligné qu’il manquait un besoin crucial de connaissances pratique afin de favoriser le développement des fermes en intérieur, en autre sur les défis techniques et agronomiques. Abordant les sujets de la croissance, le développement, la physiologie ainsi que la qualité nutritionnelle de la plante, l’empreinte environnementale et l’efficacité énergétique. Plusieurs recherches sont présentées afin d’appuyer ses propos notamment la production de laitues dans les systèmes Virgo Technologies.

Danielle Monfet a poursuivi avec le besoin de mieux connaître les conditions environnementales dans les fermes en intérieur afin d’en assurer la gestion optimale. Pour ce faire son équipe développe des modèles qui permettent de calculer les besoins énergétiques pour l’éclairage, le chauffage, la déshumidification et la ventilation.

De son côté Marie-Hélène Deschamps nous présente le portrait de l’industrie de la filière de production des insectes comestibles qui est en pleine expansion. Les grandes valeurs nutritives, l’implantation de nouveaux modèles d’économie circulaire, la durabilité des intrants permet l’atteinte de plusieurs objectifs de l’ONU. Elle dresse également le portrait de la table filière des insectes comestibles et aborde la priorisation de la recherche a effectué au niveau de l’optimisation, l’autonomisation, la transformation secondaire et l’acceptabilité sociale.

En après-midi, LN Saint-Jacques et Jean-Philippe Provencher ont présenté deux modèles de regroupement d’entreprises agricoles de production en intérieur. LN Saint-Jacques a présenté le Centrale agricole regroupant 19 entreprises agricoles dans un bâtiment industriel de Montréal alliant production, transformation et économie circulaire, tandis que Jean-Philippe Provencher a présenté le District Lupel dont l’objectif principal est de réunir dans un seul et même milieu synergique tous les intervenants du domaine agroalimentaire dans une ancienne usine de pâte et papier.

Dans le cadre d’un atelier, les participants ont aussi été amenés à discuter de quelles actions et recherches réaliser pour favoriser le développement des fermes en intérieur et leur insertion dans le développement des systèmes alimentaires locaux. L’assemblée qui comportait des agronomes, entrepreneurs agricoles, chercheurs, développeurs de technologie ou de modules de production, représentants du gouvernement et municipalités ainsi que des étudiants universitaires a permis plusieurs constats sur les différents enjeux que rencontrent ce secteur commercial.

Constat des participants et participantes au Forum :

Premièrement, une difficulté à savoir qui fait quoi et où se référer pour les différents besoins de financement, de formation sur la mise en marché, commercialisation et distribution de produits, a été soulevé.

Également, un besoin de connaissances sur différents points techniques et besoins particuliers des semences en intérieur allié à un manque flagrant d’information accessible sur le sujet a été identifié. Même chose au niveau de la gestion des matières résiduelles qui a été nommé plusieurs fois.

L’intelligence collective du moment a permis d’éclairer plusieurs pistes de solutions telles que :

  • la création d’un guide technico-économique;
  • la mise en commun des connaissances;
  • la reproduction du modèle d’incubateur de la Centrale Agricole qui malgré tout comporte plusieurs défis et enjeux.

Nous avons constaté un réel désir de se regrouper et de s’entraider entre producteurs. La journée qui fût hautement apprécié par les participant.es s’est terminée dans l’énergie et par une visite des installations de recherche de la Chaire de recherche en horticulture biologique sous serres et en environnement contrôlé

C’est dans le cadre du programme QuébeCulteurs que cet événement a été organisé en collaboration avec la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation locale de l’Université Laval.

Rappelons qu’avec la mise en place de QuébeCulteurs, les entrepreneurs en agriculture urbaine et les cas inspirants en agriculture de l’agglomération de Québec bénéficient d’une expertise spécialisée, auparavant limitée dans la région. Offrant un service d’accompagnement et de formation, le programme jette les bases d’un environnement favorable au développement d’entreprises en agriculture urbaine à Québec afin de bonifier l’offre d’alimentation locale, responsable et de qualité.

Pour consulter les conférences enregistrées de cette journée :

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